Robert Crumb

Biographie

Né en 1943 à Philadelphie, Robert Crumb grandit dans une famille étouffante.
Dès l’âge de deux ans, Crumb se réfugie dans le dessin.
À l’âge de 18 ans, il fuit la maison familiale et va s’installer à New York. Il y travaille comme illustrateur de cartes postales de voeux. C’est pendant cette période qu’il acquiert ce trait rond qui sera sa marque pendant des années.
En 1965, Harvey Kurtzman, créateur de « Mad », publie une planche de « Fritz the Cat » dans « Help! », ainsi que deux reportages graphiques. (Réédités par Cornélius en 1992)
La même année, Crumb découvre le LSD, qui change complètement sa façon de vivre et de dessiner. Au cours d’un mauvais trip, il invente les personnages qui deviendront les symboles de la culture « underground »: Mr Natural, Angelfood Mc Spade, Mr Snoïd, etc. Il part pour San Francisco et dessine alors un « comic book », sans particulièrement se soucier de sa diffusion. Ce sera « Zap », qui devient en quelques semaines un mythe de la culture hippie.
Son style humoristique, la totale liberté de ses propos, en particulier dans l’illustration de ses fantasmes sexuels, son humour absurde, influencent des dizaines de dessinateurs. La bande dessinée « underground » est née.
il déteste la culture hippie mais devient malgré tout une figure de la « contre-culture ». Contacté par des éditeurs traditionnels, il refuse de collaborer avec eux, et continue de travailler sur des projets de comix bon marché. Cette intransigeance est une constante de son comportement jusqu’à aujourd’hui.
En 1971, alors qu’il vit dans une communauté, il rencontre Aline Kominsky, elle aussi dessinatrice de bande dessinée. Quelques mois plus tard, ils quitteront le groupe pour vivre ensemble. Crumb travaille plus que jamais. Il rencontre quelques difficultés avec les mouvements féministes naissants, scandalisés par la violence de ses fantasmes.
A la fin des années 70, Crumb abandonne définitivement les drogues et évolue vers un style plus « réaliste », intégrant l’influence des grands illustrateurs anglais et français des 18° et 19° siècles. Il s’installe dans la banlieue de San Francisco, et lance la revue « Weirdo » qui paraît jusqu’en 1987. Il y publie quelques unes de ses meilleures histoires. Il adapte également plusieurs textes littéraires: l’anglais Boswell, un conte de Grimm, un passage de La Nausée de Sartre, etc.
En 1988, un éditeur américain entreprend la réédition de l’intégrale de son oeuvre, qui se poursuit encore actuellement. Le cinéaste américain Terry Zwigoff entreprend le tournage d’un long métrage intitulé « Crumb », achevé en 1994.
En 1989, Crumb décide de venir s’installer dans le sud de la France, avec sa femme et sa fille. Deux ans plus tard, le CNBDI lui consacre une exposition, « Le Monde selon Crumb ». Tout en continuant à travailler pour le marché américain, Crumb illustre magistralement une biographie de Franz Kafka. Il continue à produire avec la même régularité et la même discrétion des comix au style flamboyant, tantôt seul (la série « Hup ») ou avec sa femme (« Dirty Laundry » et « Self Loathing »).
Peu lui importe la reconnaissance dont il fait finalement l’objet dans son pays et l’intérêt que portent les musées à son oeuvre, il continue de dessiner, encore et toujours.