- EAN13
- 9782385423704
- Éditeur
- Presses des Mines
- Date de publication
- 31/03/2023
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
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Du souci de soi au sport augmenté
Essais sur le corps entraîné, dopé, appareillé
Isabelle QUEVAL
Presses des Mines
Autre version disponible
-
Papier - École des Mines 20,00
L'objet de cet ouvrage est d'explorer ce qui mène du "souci de soi", tel que
défini par l'Antiquité grecque, au "corps augmenté", dont le sport de haut
niveau propose aujourd'hui une version expérimentale. Ce trajet n'est pas
seulement un reflet historique, celui d'une histoire des pratiques corporelles
qui inclurait la médecine, les gymnastiques, l'éducation physique et le sport,
dans leurs acceptions et finalités variées, et parfois antagonistes, au cours
des siècles. Il traduit aussi le noeud problématique qui lie l'exercice
physique à la thématique du dépassement : dépassement de soi lorsqu'il s'agit
de s'améliorer, de s'entraîner pour "performer" ; dépassement des limites
lorsqu'il s'agit de rendre effective la croyance moderne - et sportive \- dans
l'idée de progrès infini ; dépassement de la nature aussi lorsqu'il s'agit de
mettre en question le "corps naturel", tout autant que l'"identité humaine" et
ses contours, par l'usage de substances chimiques ou de prothèses.
Si l'évolution humaine se définit comme un arrachement permanent à la nature,
la question du dopage et celle des exosquelettes pose celles des limites
éthiques de la science, du prolongement du corps par la technique et d'un
corps-machine d'un nouveau genre. L'impératif de performance pèse sur chacun
et croise l'obsession de la santé parfaite, de la jeunesse et de la beauté
éternelles. Cette quête s'empare du corps comme d'un prétexte pour viser une
transcendance hypothétique, qui fait défaut par ailleurs. Améliorer, augmenter
- la forme, les performances, l'apparence \- semble toujours possible,
occultant les questions de la souffrance et de la mort, du handicap, reléguant
la vieillesse dans l'impensé. La chirurgie esthétique, l'entraînement sportif,
la diététique, le(s) dopage(s) n'ont pas le même rapport à la temporalité,
mais postulent un corps idéal dont la perfection est toujours différée.
L'hypercorps entraîné, remodelé, esthétisé, médicalisé, technicisé du sportif
d'élite, avec sa valeur d'objet marchand et fantasmatique, est à ce titre
exemplaire.
défini par l'Antiquité grecque, au "corps augmenté", dont le sport de haut
niveau propose aujourd'hui une version expérimentale. Ce trajet n'est pas
seulement un reflet historique, celui d'une histoire des pratiques corporelles
qui inclurait la médecine, les gymnastiques, l'éducation physique et le sport,
dans leurs acceptions et finalités variées, et parfois antagonistes, au cours
des siècles. Il traduit aussi le noeud problématique qui lie l'exercice
physique à la thématique du dépassement : dépassement de soi lorsqu'il s'agit
de s'améliorer, de s'entraîner pour "performer" ; dépassement des limites
lorsqu'il s'agit de rendre effective la croyance moderne - et sportive \- dans
l'idée de progrès infini ; dépassement de la nature aussi lorsqu'il s'agit de
mettre en question le "corps naturel", tout autant que l'"identité humaine" et
ses contours, par l'usage de substances chimiques ou de prothèses.
Si l'évolution humaine se définit comme un arrachement permanent à la nature,
la question du dopage et celle des exosquelettes pose celles des limites
éthiques de la science, du prolongement du corps par la technique et d'un
corps-machine d'un nouveau genre. L'impératif de performance pèse sur chacun
et croise l'obsession de la santé parfaite, de la jeunesse et de la beauté
éternelles. Cette quête s'empare du corps comme d'un prétexte pour viser une
transcendance hypothétique, qui fait défaut par ailleurs. Améliorer, augmenter
- la forme, les performances, l'apparence \- semble toujours possible,
occultant les questions de la souffrance et de la mort, du handicap, reléguant
la vieillesse dans l'impensé. La chirurgie esthétique, l'entraînement sportif,
la diététique, le(s) dopage(s) n'ont pas le même rapport à la temporalité,
mais postulent un corps idéal dont la perfection est toujours différée.
L'hypercorps entraîné, remodelé, esthétisé, médicalisé, technicisé du sportif
d'élite, avec sa valeur d'objet marchand et fantasmatique, est à ce titre
exemplaire.
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