- EAN13
- 9782072818615
- Éditeur
- Gallimard
- Date de publication
- 15/11/2018
- Collection
- Blanche
- Langue
- français
- Langue d'origine
- français
- Fiches UNIMARC
- S'identifier
Autre version disponible
-
Papier - Gallimard 23,50
"Il ne faudrait pas trop médire de l’hypocrisie. Si tous les êtres humains
portaient leur âme sur leur visage, à quelles horreurs ne serions-nous pas
exposés ! Que de faces répugnantes, gangrenées, pourries ! L’idéal serait
qu’aujourd’hui soit comme hier, et que les journées s’enchaînent,
délicieusement égales : que rien ne bouge, que rien ne change ; que la vie
soit comme une toile de Vermeer, tranquille et stable à jamais : on y fait son
courrier, on y brode avec le plus grand soin, on y cuisine en ne forçant
surtout pas sur le lait, on y joue du clavecin, on étudie l’astronomie et la
philosophie, on pèse le pour et le contre, on bavarde avec de beaux soldats
qui racontent leurs campagnes, on s’assoupit. On reste bien caché, à
l’intérieur de l’intérieur, à côté de la fenêtre qui ne laisse rien passer du
dehors, si ce n’est la merveilleuse lumière. Au lieu de quoi aujourd’hui est
pire qu’hier. Et l’on bénit les masques qui ne changent jamais." Jacques
Drillon
portaient leur âme sur leur visage, à quelles horreurs ne serions-nous pas
exposés ! Que de faces répugnantes, gangrenées, pourries ! L’idéal serait
qu’aujourd’hui soit comme hier, et que les journées s’enchaînent,
délicieusement égales : que rien ne bouge, que rien ne change ; que la vie
soit comme une toile de Vermeer, tranquille et stable à jamais : on y fait son
courrier, on y brode avec le plus grand soin, on y cuisine en ne forçant
surtout pas sur le lait, on y joue du clavecin, on étudie l’astronomie et la
philosophie, on pèse le pour et le contre, on bavarde avec de beaux soldats
qui racontent leurs campagnes, on s’assoupit. On reste bien caché, à
l’intérieur de l’intérieur, à côté de la fenêtre qui ne laisse rien passer du
dehors, si ce n’est la merveilleuse lumière. Au lieu de quoi aujourd’hui est
pire qu’hier. Et l’on bénit les masques qui ne changent jamais." Jacques
Drillon
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