La mouette au sang bleu

Iouri Bouïda

Gallimard

  • Conseillé par
    27 décembre 2015

    Goût russe

    Iouri Bouïda, né en Russie en 1954, est peu connu en France malgré le succès du _Train zéro_ en1998. Aussi, ne passez pas à côté de _La mouette au sang bleu_, le grand roman russe de cet auteur qui se révèle le digne héritier des plus grands écrivains de son pays. Sophie Benech, grâce à une traduction remarquable, nous fait pénétrer son univers chatoyant.

    Comme au théâtre, les trois coups annoncent l’ouverture : l’horloge sonne trois heures chez Ida Zmoïro, quatre-vingt-cinq ans, qui sort de chez elle en pleine nuit avec détermination ; mais au moment où elle pousse la porte du commissariat, elle s’effondre, victime d’une attaque. Le roman commence ainsi par la mort énigmatique de son héroïne. Aliocha, jeune professeur, se souvient de celle qu’il considérait comme sa « tante chérie »… Grande actrice adulée dans les années 1940 avant d’être défigurée par un accident, mariée plusieurs fois, exilée et revenue par la faveur de Staline qui la bannit pourtant de Moscou, Ida Zmoïro habitait à Tchoudov une ancienne maison close, et donnait des cours de danse aux petites filles, les « colombes », référence à la tradition des cortèges funèbres accompagnés par ces fillettes vêtues de blanc, une colombe au creux des mains, qu’elles laissent s’envoler avec l’âme du défunt.

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