Maigret., Maigret à Vichy, Maigret à Vichy

Georges Simenon

Le Livre de poche

  • Conseillé par
    8 février 2012

    Envie de vomir...

    Un des Maigret que je préfère, pour deux raisons :

    - D’abord, il se passe à Vichy, ville que j’adore parce que je n’y vais pas souvent. Si le Vichy ville n’a strictement aucun intérêt, le Vichy thermal a un parfum inimitable, spécialement en basse saison (c’est-à-dire presque toute l’année). Parfum de belle ville morte.

    - Ensuite, parce que c’est sans aucun doute l’une des enquêtes qui dévoile le plus l’ignominie possible de l’être humain poussée à son paroxysme.

    Maigret s’y rend à la belle saison, en cure, et découvre donc un Vichy différent de celui que je connais le mieux. Il remarque d’abord une femme qui lui semble mystérieuse, hautaine, qui le fascine, écoutant comme lui les aubades données par l’harmonie municipale alignée dans le kiosque à musique. Puis il ne la voit plus et ça le gène. Enfin, il apprend sa mort et il cherche.

    Et lorsqu’on découvre enfin la vérité, elle est tout simplement épouvantable. Maigret, comme nous, est moralement du côté du tueur : il aurait aussi tué dans ce cas là, il aurait tué ce monstre.

    Chez Simenon, les vrais monstres sont, pardon Mesdames, des femmes. Les vrais, ceux qui calculent froidement, qui prennent leur temps, qui tissent leur toile patiemment, qui n’ont aucune pitié, aucun sentiment, qui ne vivent que par une nécessité égoïste et pitoyable, assurer leurs vieux jours.

    Voilà un Maigret qui prend à la gorge, qui donne envie de vomir. C’est un peu une enquête mais avant tout une lente marche vers la découve