Les Délices De Tunis

UN EXTRAIT : Note du narrateur tunisien Pour sauver sa tête, dit-on, mon compatriote, le cheikh Nefzawi, rédigea vers 1520 son admirable Ar-raoudou al' athir fi nezhati al- khatiri, connu en France sous le beau titre de Jardin parfumé. En effet, il parvint à convaincre le bey, qui venait de le condamner à la peine capitale, qu'il pouvait écrire un ouvrage apte à réveiller l'ardeur amoureuse du monarque. C'est aussi par miracle que j'ai pu échapper à la mort et devenir le narrateur de ce récit. Je le dédie naturellement à Louis, l'inoubliable, et aussi au Raïs des Raïs, le peuple tunisien, afin qu'il puisse déguster un jour sa soupe de pois chiches, savoureuse de cumin et piquante de harissa, dans la quiétude et la douceur des soirs de notre très beau mais si malheureux pays. Ahmad Tifachi Suresnes, le 23 mars 2008 LE LIVRE Pour fêter son soixante-quinzième anniversaire, Louis, personnage énigmatique, flambeur et cultivé, organise pour ses amis un séjour sadien en Tunisie. Cette orgie décadente sera mise en scène à partir d'extraits de textes arabes libertins et anciens, tels Les Mille et Une Nuits ou Le Jardin parfumé. Les hôtes, triés sur le volet, découvrent ainsi une face cachée de l'islam, et plongent dans les origines d'une culture du plaisir, bien éloignée de l'image conventionnelle du monde arabo-musulman qu'ils pouvaient avoir. Le séjour est chaotique malgré le soin maniaque porté à l'organisation, mais délicieux. Entre bacchanales et débats contradictoires sur le plaisir et la religion, l'affaire finit par faire grand bruit… Les Délices de Tunis, mariant joyeusement érotisme et politique, est un roman provocateur qui porte un regard différent sur l'islam, toujours plein d'amour et surprenant d'érudition.