“Une étrange folie possède les classes ouvrières des nations où règne la civilisation capitaliste. Cette folie traîne à sa suite des misères individuelles et sociales qui, depuis deux siècles, torturent la triste humanité. Cette folie est l’amour du travail, la passion moribonde du travail, poussée jusqu’à l’épuisement des forces vitales de l’individu et de sa progéniture.”
Dénonçant un illusoire droit au travail qui n’est pour lui que droit à la misère, Lafargue soutient qu’une activité proprement humaine ne peut avoir lieu que dans l’oisiveté, hors du circuit infernal de la production et de la consommation, réalisant ainsi le projet de l’homme intégral de Marx.
Paresse comme verite effective de l'homme (la)
De Kazimir Severinovitch Malevitch
Traduit par Régis Gayraud
Éditions Allia
Le narrateur, un vieil homme de 70 ans, vit aux côtés de sa femme Augusta. Or, sentant approcher le crépuscule de sa vie, il développe une hypocondrie, qui s'avère chronique. Sur les conseils de son neveu et médecin Carlo, il commence alors, et secrètement, à payer les services amoureux de jeunes femmes, qui égrènent les prénoms allégoriques, de Felicita à Amphore. L'homme espère déjouer ainsi les pièges de "Mère Nature" et se convaincre qu'il peut encore embrasser la vie et ses illusions. Mais il prend conscience que son temps est passé : il réalise que "Dame Nature" ne maintient un organisme en vie qu'à la condition que celui-ci sache se reproduire. Le narrateur sombre alors dans une paresse qui est une forme de renoncement. Déni du libre arbitre, puissance de la nature sur le Vouloir, lui-même illusion, tous les thèmes de la philosophie de Schopenhauer sont exprimés là.