La petite Malika, roman

Habiba Mahany, Mabrouck Rachedi

JC Lattès

  • 28 janvier 2011

    Un roman plein de fraîcheur

    Chaque chapitre nous offre une ou plusieurs scènes correspondant à un âge précis de la jeune Malika. Ainsi, chapitres après chapitres, années après années, c’est un portrait frais et vivant de la petite Malika qui se dessine sous nos yeux.

    - Le ton est résolument drôle et léger, le style très facile épousant parfaitement cette truculente évocation d’une vie dans une cité. De la mère redoutant plus que tout une grossesse précoce pour sa fille (qui n’a alors que 5 ans), des amies apprenant le langage SMS à Malika en passant par le trajet éreintant et surréaliste de sa mère pour aller travailler, les années d’enfance sont alertes et vivantes :

    « j’imaginais le mot qu’elles laisseraient dans leurs journaux intimes : je me sui faché av Malika ké pa genti vu kel é pa com nou tro c pa drol lé coincos com el((((((. J’ai dit que dalle du fight à la daronne qui zarma m’a demandé de parler correct, stp. Lol. » (p. 72)

    Le ton s’alourdit quelque peu avec l’âge, on a tendance à moins sourire au fur et à mesure, la fraîcheur du début s’effaçant devant la gravité de la maturité.

    Ce que j’ai moins aimé :

    - Je n’ai pas tellement apprécié les passages au style très travaillé, comme pour rompre avec le style parlé qui court en ces pages. J’ai eu l’impression que les auteurs voulaient nous prouver qu’ils pouvaient écrire autrement. Soit. Mais cela alourdit un récit que je préfère dans la spontanéité de la chronique vécue.


  • Conseillé par
    7 décembre 2010

    En refermant ce livre, si un mot me vient à l’esprit, c’est humour et fraîcheur ! Je sais ça en fait deux… Pour avoir rencontré à les auteurs, je savais que Mabrouck Rachedi ne manquait pas d’humour. Et là, avec sa sœur, ils viennent de me prouver qu’ils savent le manier à l’écrit. Raconté par Malika, ce qui aurait pu tomber dans un sérieux plombant ou se révéler une gentille fable ne l’est pas. « Avec une mère persuadée que « précoce » est synonyme de « grossesse précoce » et qui refuse que sa fille saute une classe. Trop mature pour ses copines, trop singulière pour les adultes, Malika cultive sa différence » : oui, et le tout est joliment bien raconté. Dans chacun des vingt-deux portraits, on retrouve ce qui caractérise la banlieue. Le langage, la mixité des cultures…mais sans oublier les aspects moins drôles. Loin d’être un essai sur les cités ou sur l’intégration, il s’agit de l’accomplissement d’une enfant devenue femme. La force de caractère de Malika, sa détermination l’amèneront à réaliser ses projets. Un livre qui mêle humour, réflexions et constatations. Et le tout est écrit dans un rythme sans temps mort !
    J’ai rigolé, j’ai souri et qu’est ce que ça fait du bien ! Un roman qui se lit tout seul et qui donne envie d'aller de l'avant ! Donc aucune raison de s’en priver…